MYTHE : La GRC ne convient pas à l’Alberta, car c’est une province vaste et peu peuplée.
RÉALITÉ : Cinq autres provinces et trois territoires desservis par la GRC sont très semblables à l’Alberta – vastes et peu peuplés.
MYTHE : D’autres provinces envisagent également de mettre fin à leur contrat avec la GRC.
RÉALITÉ : La Colombie-Britannique est la seule autre province qui étudie sérieusement l’idée de créer une force de police provinciale, et sa motivation principale est de lutter contre le racisme systémique. En revanche, la proposition du gouvernement de l’Alberta repose sur une logique différente, fondée sur l’optimisation des ressources et l’amélioration des services de police.
La Colombie-Britannique se préoccupe de l’aspect « droits de la personne » des services de police – et elle pourrait être disposée à dépenser plus d’argent pour une force de police provinciale qui résoudrait certains aspects du racisme systémique et qui satisferait davantage les communautés des Premières Nations de la province.
Source: opcc.bc.ca
MYTHE : Certaines provinces cherchent à réactiver leur police provinciale.
RÉALITÉ : Il est vrai que des forces de police provinciales ont existé dans tout le Canada au cours du xxe siècle. Cependant, six d’entre elles ont été abolies en 1932 et remplacées par la GRC. La Colombie-Britannique a aboli sa police provinciale en 1950. Toute continuité entre ces institutions ayant existé après la Confédération a depuis longtemps disparu et il n’y a plus rien à réactiver.
Le gouvernement actuel de l’Alberta propose de créer une force de police entièrement nouvelle. Cette transition risque d’être semée d’embûches et d’alourdir le fardeau du contribuable sans pour autant offrir un niveau de service nettement meilleur dans les collectivités rurales et urbaines où la GRC est actuellement présente. La force policière de Terre-Neuve-et-Labrador est la seule à bénéficier d’une continuité historique, puisqu’elle a été transférée du Dominion autonome de Terre-Neuve lors de son entrée dans la Confédération. La Sûreté du Québec et la Police provinciale de l’Ontario existent depuis le xixe siècle et ont beaucoup évolué au fil des décennies.
Source: rcmp-grc.gc.ca/fr
MYTHE : La GRC empêche l’expansion des services de police en Alberta pour faire face à l’augmentation de la criminalité.
RÉALITÉ : Les lacunes perçues au sein de la GRC sont liées à la démographie; il y a une pénurie de personnes dans la tranche d’âge requise pour l’enrôlement dans les forces de police en général – tout comme il y a une pénurie de médecins et d’autres professionnels dans tout le Canada. L’immigration est devenue un outil efficace pour accroître le réservoir de main-d’œuvre au Canada, mais elle ne permettra pas de remédier entièrement aux graves pénuries de main-d’œuvre qui existent maintenant. En rompant ses liens avec la GRC, l’Alberta ne pourra plus bénéficier des quelque 30 000 agents de police et membres du personnel des opérations hautement qualifiés qui vivent et travaillent dans les Prairies et ailleurs.
L’élaboration d’une formation complète et la mise en place de vastes processus de recrutement nécessaires à l’instauration d’une force de police provinciale moderne prendra plus d’une décennie et devra s’appuyer sur des professionnels chevronnés de la police et de la sécurité publique. Le Québec et l’Ontario disposent tous deux d’écoles de police provinciales qui existent depuis plusieurs décennies. L’Alberta devra créer et financer une école de police pour équiper sa nouvelle force de police.
Sources: alberta.ca/population-statistics.aspx
cbc.ca/news/politics/canada-immigration-500000-2025-1.6636661
MYTHE : Le gouvernement fédéral tente de réduire le budget de la GRC.
RÉALITÉ : Le gouvernement fédéral n’a jamais tenté de réduire le financement de la GRC. La dernière tentative de réduction des fonds alloués à la GRC remonte à l’époque du gouvernement majoritaire de Stephen Harper, de 2011 à 2015.
MYTHE : Une police provinciale serait moins coûteuse.
RÉALITÉ : Un rapport de PricewaterhouseCoopers, commandé par le gouvernement de l’Alberta, a reconnu que le contexte actuel de l’application de la loi en Alberta est complexe. Divers services de police et d’autres agences fournissent des services dans la province, dans le cadre de nombreux accords différents, avec des responsabilités variables aux niveaux fédéral, provincial et local. La GRC est de loin le service de police le plus important de l’Alberta. L’étude de PriceWaterhouseCoopers avait pour but d’examiner les possibilités de transition entre la GRC et une force de police provinciale en Alberta.
En sachant que les coûts initiaux d’une telle transition s’élèvent à des dizaines de millions de dollars, beaucoup reconnaissent que l’Alberta risque de disposer de moins d’agents formés et que cela lui coûterait encore plus cher si elle optait pour un service de police provincial.
MYTHE : Avec une police provinciale, l’Alberta pourrait créer un nouveau laboratoire médico-légal pour réduire le retard dans les analyses.
RÉALITÉ : Depuis 1966, l’expertise médico-légale au Canada est financée par le gouvernement fédéral par l’intermédiaire des Services nationaux de police et est fournie par les Services nationaux de laboratoire judiciaire (SNLJ). À l’heure actuelle, il existe trois laboratoires judiciaires fédéraux au Canada, dont l’un est situé à Edmonton.
Rien n’empêche le gouvernement de l’Alberta de commander et de financer un deuxième laboratoire médico-légal – il existe actuellement à Edmonton un laboratoire médico-légal financé par la province et consacré à la faune sauvage. L’expansion de la recherche médico-légale en Alberta n’a rien à voir avec le contrat actuel de la GRC, mais plutôt avec les fonds publics.
Source: csfs.ca/fr/ressources/laboratoires-gouvernementaux-au-canada/
MYTHE : La GRC est inflexible et ne peut s’adapter aux besoins de l’Alberta.
RÉALITÉ : Tous les mécanismes permettant d’apporter des changements au sein de la GRC existent et fonctionnent. Il faudrait des années, voire des décennies d’expérience à une nouvelle force de police provinciale pour répondre aux besoins des Albertains.
Les forces provinciales du Québec et de l’Ontario ont été créées peu après la Confédération et ont subi des décennies d’ajustement. Encore une fois, la création d’une toute nouvelle force de police albertaine n’est pas une solution idéale pour apporter des changements aux services de police de l’Alberta. Une toute nouvelle force de police albertaine n’est pas une solution évidente pour apporter des changements au maintien de l’ordre en Alberta.